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GEZONDHEID / SANTÉ !

Parcours d'artistes contemporains

L'art au service de la santé, la santé au service de l'art !

Emmanuelle Indekeu

Sébastien Bonin, Paulo Nazareth, Bocar Niang, Jean-Luc Moulène, Mai-Thu Perret, Laure Prouvost & Franck Scurti.

La mère de Victor Horta avait comme ambition pour son fils une vocation dans le droit ou la médecine. Comme l'histoire l'a démontré, il n'en fit rien ! L'architecte mondialement connu pour ses réalisations Art Nouveau sera appelé par le Conseil général bruxellois des Hospices et Secours (ancien CPAS) à construire le site d'un nouvel hôpital, grâce au legs de l'un des grands bienfaiteurs de Bruxelles, le financier philanthrope Georges Brugmann.
Dans la logique de l'Art Nouveau, Victor Horta pense cet hôpital comme un « art total » : un projet utopique fusionnant la vie et l'art et l'environnement comme élément curatif. Cette vision holistique lui permet de concevoir ce qui reste l'un de ses plus vastes projets : l'hôpital Brugmann.

Afin de célébrer les 100 ans de l'hôpital à la structure pavillonnaire imaginée par Victor Horta, ainsi que l'engagement du personnel du CHU Brugmann, l'exposition Gezondheid! / Santé ! met en avant le soin et le souci de l'autre comme des éléments primordiaux à nos existences.

Pour cette exposition, une attention particulière est portée au site même, totalement investi par des œuvres. À l'instar de l'Arborétum Centenaire conçu par Bas Smets, l'architecte de paysages belge. Un siècle après la réalisation de la vision de Horta, les conditions climatiques ont évoluées. Bas Smets réexamine le parc en vue de planter de nouvelles espèces d'arbres qui protègeront la biodiversité du lieu. À son tour, Bas Smets vient veiller sur le site et son environnement naturel avec une conception holistique du soin. L'attention aux moindres détails, portée par les membres du personnel tout comme par son architecte, est inspirante ! La vie, faite de péripéties, n'est pas parfaite et ce qui pouvait paraitre bon à une époque peut ne plus l'être aujourd'hui. Les œuvres présentées dans cette exposition sont autant d'évocations de cette vulnérabilité que des appels à la résilience et à la poésie, pensées comme le socle commun du vivant.

A l'époque médiévale, « panser » - l'action de mettre un pansement sur une plaie - s'écrivait « penser ». Le même mot exprimait dont à la fois le soin et l'exercice de l'esprit. Ces actions seraient-elles intrinsèquement liées, au point de ne pouvoir se concevoir l'une sans l'autre ?

N'est-ce pas l'association de l'attention, du soin et de l'engagement du personnel soignant qui permet l'amélioration et la pensée d'un futur commun ?

La célèbre phrase du philosophe René Descartes « cogito, ergo sum » (littéralement « je pense, donc je suis ») deviendrait alors « curo, ergo sum » : « je soigne, donc je suis ». Ou quand le soin définit qui nous sommes…

Emmanuelle Indekeu
Art Curator

Info pratiques

affiche

L'exposition commence ce 1er juin et sera visitable librement et gratuitement jusqu'au 29 septembre, sur le site Horta du CHU Brugmann.

Sebastien Bonin

sebastienBonin

À propos de l'artiste
Sébastien Bonin (né en 1977 à Bruxelles, Belgique) utilise des supports picturaux et photographiques. Après avoir obtenu son diplôme de sérigraphie à l'ENSAV La Cambre, il fait le tour des studios pour s'initier à la technique photographique. Il décide alors de se concentrer sur l'expérimentation en développant un langage photographique qui laisse une large part à la chambre noire. La lumière et les modes d'exposition sont autant de prétextes pour questionner le médium.
Après une exposition au Wiels en 2015, la peinture devient un parent naturel de sa pratique. Pour Sébastien Bonin, la peinture est une cosa mentale, entre abstraction et figuration, qui témoigne du monde dans lequel il vit. Sébastien Bonin fait de la société l'un de ses outils de travail en s'intéressant à ce qui perturbe notre quotidien à travers des fragments d'informations, surtout les documents écrits ou sonores qui l'entourent.

L'œuvre
Le travail pictural de Sébastien Bonin oscille entre abstraction et figuration. Ses grandes toiles mises côte à côte forment des narrations qui peuvent prendre différentes tournures selon les séquences et l'ordre des peintures. Le Paradis, présenté dans la chapelle non sacralisée, présente un paradis moderne.
Au centre de la composition, un territoire, comme le signe de ce lieu tant recherché.
À gauche de ce paysage, une représentation de l'amour, peint comme un motif de papier peint, avec cette idée de multiplication d'une seule et même forme variant légèrement. L'idée d'un ailleurs, de l'exotisme et de la quête d'un mieux est représenté par cette mise en abime d'un film qui révèle un avion en plein vol dans un avion à destination de… ? Cette inconnue soulève la question, une question à jamais irrésolue. Le point d'arrivée est donc, encore et toujours, en devenir.
Le numérique revient souvent dans les peintures de Bonin. Il peut symboliser un absolu, mais aussi un élément vicieux, de perversion. À droite du jardin luxuriant, des éléments du confort moderne viennent assoir une vision contemporaine d'un idéal. Il se fond dans une abstraction, un endroit latent entre deux mondes, un passage vers la lumière…

"Courtesy of the artist and Michel Rein Gallery, Paris/Brussels "

Jean-Luc Moulène

jeanlucMoulene

À propos de l'artiste
Jean-Luc Moulène (né à Reims en 1955) vit et travaille en Normandie.
Depuis plus de vingt ans, l'artiste développe une œuvre complexe, à la fois analytique et mystérieuse, dont la photographie a longtemps été la partie la plus visible et la plus reconnue. Il s'agit d'une facture photographique brute, cruelle, sans concession, mais toujours secrètement métaphorique.
Les dessins et les objets sculpturaux, qui ont toujours fait partie de son travail, ont par la suite pris davantage d'importance. Au point de devenir majoritaires dans ses dernières grandes expositions, sans pour autant changer fondamentalement l'esprit qui anime cette œuvre singulière. Outre le questionnement sur les enjeux de représentation de son médium, cette œuvre ne cesse d'aborder, dans sa matérialité même, des questions politiques et sociales. Des questions ontologiques aussi, notamment à travers la notion de « transaction », terme investi de manière économique autant que sensible, comme la transaction permanente de l'imaginaire avec le réel.


L'œuvre
Le corps humain a toujours été un référent et un outil de mesure. Pyramid'os est composé des os du corps humain : les os de la jambe - fémurs, tibias et péroné - rejoignant sur les arêtes de la pyramide les os du bras : humérus, radius et cubitus. Ces os écartelés forment la pyramide de Jean-Luc Moulène.
Les déformations et distorsions présentes dans les sculptures de l'artiste font écho à des problèmes de santé physique. Maladies, blessures ou traumatismes peuvent entrainer des altérations corporelles et avoir des conséquences sur la santé globale. Ces altérations peuvent aussi être interprétées comme des symptômes de souffrances psychiques - dépression, anxiété - qui altèrent la perception et les interactions d'une personne avec le monde qui l'entoure.
Cette œuvre se présente comme une réflexion sur la santé physique et mentale. Entre altérations, déformations et distorsions, Pyramid'os invite, à travers l'art, à une prise de conscience et une réflexion sur notre santé.

Pyramid'os, Le Buisson, 2020
Bronze
60 x 70 x 70 cm
"Courtesy of the artist and Chantal Crousel Gallery, Paris "

Paulo Nazareth

pauloNazareth

À propos de l'artiste
Né dans la ville de Borun Nak (Vale do Rio Doce) Minas Gerais et vivant comme un nomade mondial, le travail de Paulo Nazareth est souvent le résultat de gestes précis et simples, qui ont des ramifications plus larges. Il sensibilise aux questions pressantes de l'immigration, de la « racialisation », de la mondialisation, du colonialisme et de ses effets sur la production et la consommation d'art dans son pays natal, le Brésil, et, plus largement, dans les pays du Sud. Si son travail se manifeste par la vidéo, la photographie et les objets trouvés, son moyen d'expression le plus puissant est sans doute de cultiver des relations avec les personnes qu'il rencontre sur la route. En particulier celles qui doivent rester invisibles en raison de leur statut administratif ou les personnes réprimées par les autorités gouvernementales. Par certains aspects, Nazareth incarne délibérément l'idéal romantique de l'artiste errant à la recherche de lui-même et de vérités universelles, afin de dévoiler les hypothèses stéréotypées sur l'identité nationale, l'histoire culturelle et la valeur humaine.

L'œuvre
Les ampoules LED, généralement associées à des formes de publicité et de divertissement, sont montées sur une grille en acier et épèlent le nom d'une prison située en France : le centre pénitentiaire de Paris-La Santé. Cette combinaison matérielle entraine une contradiction entre l'esthétique interne et le sujet de l'œuvre. Auparavant, sur les mêmes lieux, s'élevait une « maison de la santé » qui a donné son nom à la rue de la Santé, et, par conséquent, à la prison.
La santé de Paulo Nazareth explore de manière critique les inégalités et les injustices sociales qui affectent la santé des individus dans notre monde contemporain. En examinant la santé dans le contexte de la société, l'artiste montre comment des facteurs tels que la classe sociale, le genre et l'origine ethnique peuvent avoir un impact significatif sur la santé d'un individu.
À travers ses performances, installations et sculptures, Nazareth met en lumière les effets dévastateurs de la pauvreté, de la discrimination et de l'exploitation sur la santé des individus et des communautés. Il souligne aussi la nécessité d'une approche globale de la santé, qui prend en compte les aspects économiques, sociaux et politiques.

La Santé, 2019
Metal bars, steel grille, plywood and LED bulbs
150 x 400 x 70 cm
"Courtesy of the artist and Mendes Wood Gallery "

Bocar Niang

bocarNiang

À propos de l'artiste
Plasticien et Griot originaire du Sénégal, Bocar Niang est titulaire d'un Master en Arts de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et de l'École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy. Il développe actuellement une thèse de recherche et de création artistique à propos de l'oralité. Son travail pluridisciplinaire mêle oralité, installation, écriture, sculpture, film, vidéo, musique et convivialité. Ces formes artistiques sont les bases programmatiques et sensibles de son projet de Musée Griot, premier espace africain dédié aux pratiques griottes contemporaines et futures, qui verra bientôt le jour à Tambacounda, au Sénégal.


L'œuvre
Murdesmots : une écriture dans l'espace. Cette installation murale, textile et colorée offre des interprétations ou des traductions entre le français et le wolof, une langue parlée au Sénégal et en Mauritanie. L'ensemble compose un récit, une poésie dans l'espace.
Socle de l'introspection et du dialogue intérieur, le Murdesmots invite aussi au partage, à la prise de parole, à la polyphonie et à toutes les formes d'oralité : parlées, déclamées, chantées et jouées, jusqu'au vacarme. L'œuvre est inspirée par plusieurs cultures, à l'image d'un bouquet de mots glanés au gré des déplacements dans différents contextes. La composition poétique réunit une multitude de mots en laissant place à la singularité.
L'étoffe souple du Murdesmots est à la fois aussi solide que les voiles d'un bateau, immense comme une tenture peut l'être et doux comme les draps d'un lit. Le Murdesmots permet une inclusion et une visibilité de la langue wolof, trop souvent écartée par les langues dominantes comme le français et l'anglais. La démarche de Bocar Niang s'engage dans la préservation de la tradition orale en wolof ou en peul et à l'écriture de ces dernières. Les différentes couleurs représentent aussi des langues disparues.

Le Murdemots, 2022
Dimensions variables
"Courtesy of the artist "

Mai-Thu Perret

maithuPerret

À propos de l'artiste
Mai-Thu Perret (née en 1976 à Genève, Suisse) est connue pour sa pratique pluridisciplinaire qui fait appel à la politique féministe, aux textes littéraires et à l'artisanat, ainsi qu'à une série de mouvements artistiques radicaux et d'avant-garde du XXe siècle.
Manifestant un intérêt pour les religions orientales, l'occultisme et le monde naturel, Perret décrit sa pratique comme « plus proche d'une symphonie que d'une voix unique », une notion étayée par son récit fictif, The Crystal Frontier, que l'artiste a réalisé pour la première fois en 1999. Cette chronique continue suit les progrès d'un groupe de femmes qui, pour tenter d'échapper aux chaines du capitalisme et des conventions patriarcales, forment une commune autonome dans le désert reculé du sud-ouest du Nouveau-Mexique.
Le projet unique de Perret - qui inclut toutes les œuvres d'art produites - a évolué à travers l'installation, la performance, la sculpture, les textiles et les mots écrits, tous produits du point de vue des membres de la commune. L'intérêt de l'artiste pour les civilisations anciennes et leur interprétation new age a donné lieu à la création de reliques inventées, mêlant des pratiques traditionnelles, artisanales et spirituelles à une esthétique postmoderne. Situé dans un contexte aussi bien motivé par des principes sociaux et politiques que par des modes formels de création artistique, The Crystal Frontier donne lieu à une remise en question critique des identités personnelles et communautaires. La fiction de Perret, en constante expansion, explore la façon dont les personnalités et les objets fonctionnent au sein des systèmes culturels et sociaux qu'ils habitent, la nature de l'utopie et le pouvoir irrésistible de la révolution et du rituel.

L'œuvre
Les organes en bronze sont à mi-chemin entre des organes féminins et des cloches rituelles bouddhistes. Ces suspensions carillonnent lorsque le vent souffle. Cet ensemble de cloches-organes invite à l'éveil spirituel, au Satori bouddhiste. Mai-Thu Perret s'inspire du principe d'interpénétration zen entre vide et plein. Au travers de son Éventail de caresses, elle convoque aussi bien une esthétique moderne qu'une forme de spiritualité orientale.
En représentant ces organes, symboles de vie, l'installation Éventail de caresses met en lumière l'impact bénéfique que la méditation et la relaxation ont sur la santé. L'œuvre est une invitation à prendre soin de nos corps et de notre psyché.

Éventail des caresses (Poumons), 2018
Bronze
36,5 x 45 x 52 cm
Total Edition : 3
1/1 AP
"Courtesy of the artist and Simone Lee Gallery, London/NY/Hong Kong "

Franck Scurti

franckScurti

À propos de l'artiste
Né en 1965 à Lyon (France), Franck Scurti vit et travaille à Paris. Si l'on pouvait lui trouver une paternité, il se réclamerait de l'art conceptuel ainsi que de la poésie de Fluxus, qui lui ont appris « à regarder les objets, à les analyser, à les perdre en eux-mêmes, puis à les réévaluer ». Son travail, inspiré par la réalité quotidienne et l'actualité internationale, utilise à bon escient les formes produites par le monde de la consommation et de la civilisation urbaine.

Déconcertant par sa diversité ainsi que par une apparente absence d'unité stylistique - du gribouillis au véhicule customisé en passant par l'objet renversé et la vidéo - Scurti explore presque tous les supports de l'art. Son travail est une mise en situation entre la réalité et ses représentations, en rapport avec des enjeux esthétiques, historiques ou économiques, mais aussi avec des choses et des évènements. Autant d'éléments du monde qui déterminent le quotidien des individus, en même temps qu'ils offrent la possibilité d'imaginer sa vie comme une œuvre d'art. C'est-à-dire une perspective libératrice d'improvisation, qui n'ignore pas les différents modèles qui la référencent et lui donnent une assise culturelle.


L'œuvre
Reflet, Pharmacie est une enseigne de pharmacie déformée, comme dans le reflet d'une flaque d'eau. Une image familière rencontrée dans le quotidien. Souvent anodins, ces reflets nous projettent dans le bruit du monde. Ici détournée, elle nous renvoie à un monde onirique, à une autre réalité. De même, dans une société consumériste où nous sommes constamment sollicités par les images, Reflet, Pharmacie nous invite à recentrer notre attention sur l'essentiel.

Les Reflets (Pharmacie), 2022
Néon déformé
145 x 150 x 20,2 cm - 60 kg
"Courtesy of the artist and Michel Rein Gallery, Paris/Brussels "

Laure Prouvost

laureProuvost

À propos de l'artiste
Laure Prouvost (née en 1978 à Croix-Lille) vit et travaille à Bruxelles. Elle est connue pour ses installations immersives qui mêlent film, sculpture, tapisserie, performance et langage. Ses sujets de prédilection sont l'émancipation, la mondialisation et l'écologie.Dans son travail, Prouvost combine souvenirs personnels, références artistiques ou littéraires et éléments de fiction. Avec humour, elle se sert du langage pour provoquer l’imagination, bouleverser les récits linéaires et les associations attendues entre mots, images et sens. Ces jeux de mots sont souvent liés à des images qui symboliseront d’autres notions. Elle détourne et se joue des différentes langues pour créer une poésie riche et suggestive. L'élasticité et la puissance des mots écrits sont des notions centrales dans la démarche de Prouvost, car les mots devenus symboles permettent au public de se faire ses propres images mentales.

L'œuvre
Laure Prouvost joue avec le langage et les signification qu’elle détourne aisément. Une multitude de lectures est possible dans son travail. Avec cette œuvre qui, comme tous les drapeaux, a vocation d’une part de situer un endroit d’autre part de représenter une communauté, Prouvost nous signifie que nous sommes… la poitrine. Au centre du corps, nous sommes l’élément qui donne la vie, le souffle ou le lait de ce sein nourricier. Ce message optimiste relève de l’espérance, de la renaissance, du soin et de l’émergence. Des valeurs qui sont au centre des vertus portées par le CHU Brugmann et de l’Art nouveau qui célèbre également son centenaire cette année.

You are the breast
Drapeau 200x300 cm
"Courtesy of the artist and Michel Rein Gallery, Paris/Brussels "

CHU | UVC Brugmann

Place Van Gehuchten 4 - 1020 Bruxelles

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